11 - Une belle utopie de four solaire

Go !!!!

A l'époque des balbutiements de nos projets, des amis écolos m'ont proposé de creuser l'idée d'un four solaire.

La première des choses que j'aurai dû vérifier, c'est l'état d'ensoleillement au Congo. Je ne l'ai pas fait immédiatement tant l'idée d'un four solaire m'a enthousiasmé !!!

Résultat : j'ai bossé quelques semaines pour des prunes. Mais quel bonheur et quelles belles belles rencontres m'ont apporté ces quelques semaines de recherches !!!

Les raisons qui m'ont fait renoncer à ce projet de four solaire

• Les fours solaires, ça marche là où il y a du soleil. Certes, Monsieur de Lapalice aurait pu en dire tout autant mais, pour être plus précis, ça ne marche bien que là où le ciel n'est pas voilé de nuages. On a construit des centrales électriques solaires d'excellent rendement dans le Sud de l'Espagne (Andasol, près d'Almeria en Andalousie), aux Etats-Unis (Nevada Solar One dans le désert du Nevada, Kramer Junction en Californie), en Algérie et en Israël : D'immenses champs de miroirs paraboliques concentrent les rayons du soleil sur des tuyaux où circule un liquide caloriporteur à 400°. Ce liquide alimente des chaudières qui produisent de la vapeur surchauffée et font tourner des turbines et des génératrices. Dans les pays tropicaux, là où le ciel est limpide, (Sahel, Chili, Peru, ...), les femmes font la cuisine et font sécher des fruits dans des fours solaires. Cette méthode leur évite la corvée de bois et a permis de mettre sur pied un artisanat local.
  Mais, au Congo, le ciel est voilé de nuages 90% du temps et il eût été déraisonnable de s'obstiner dans l'utopie.
• Il m'a semblé que, dans un petit village de brousse où la majorité des gens manquent de tout et vivent au-dessous du seuil de pauvreté, importer une technologie complexe eût ressemblé à une insulte. Elle eût de plus nécessité la présence d'un technicien d'entretien... totalement irréaliste !!!
• Loïc, un ami paysan-boulanger des Pyrénées, jeune et plein de bon-sens comme tout vrai paysan-boulanger, à qui je faisais subir les affres de mes interrogations, a eut cette réponse simple et immédiate : "La vraie écologie, ce serait de construire un four avec des matériaux locaux, de le chauffer avec du bois local et de reboiser".

Remerciements

J'adresse tous mes remerciements à ceux qui m'ont si gentiment accueilli, écouté et conseillé. Ce que je savais de la mécanique des fours solaires se résumait aux résultats de quelques recherches sur Internet : Fours individuels paraboliques, fours individuels à caisson, système de séchage de fruits en Afrique, associations diffusant des méthodes d'autoconstruction en Amérique du Sud et en Afrique, centrales électriques solaires citées plus haut, et, bien sûr, notre gloire nationale, Le Grand Four Solaire d'Odeillo près de Font Romeu dans le département des Pyrénées Orientales.

Estimant mes connaissances largement insuffisantes, "je m'suis pas dégonflé", j'ai appelé les techniciens du CNRS au Four d'Odeillo. J'étais dans mes p'tits souliers !!! Ces gens qui ont bossé sur les tests des tuiles de protection des navettes spatiales pour la NASA, comment allaient-ils accueillir mon pôv' p'tit projet d'four à pain ???

Hé bien, chapeau !!! Ils m'ont acccueilli avec une incroyable gentillesse !!! Ils m'ont d'abord fait visiter le Four d'Odeillo de la cave au grenier, m'expliquant comment tout ça fonctionnait et ce qu'on pouvait faire avec et qu'on ne pouvait faire nulle part ailleurs. Ils m'ont déclaré que mon projet de four à pain solaire était vraiment très, très intéressant et que personne à leur connaissance n'avait encore jamais pensé à faire ça avant.

Ensuite ils m'ont montré une carte d'ensoleillement de tous les pays du Monde et m'ont déclaré, quasiment la larme à l'oeil, que le Congo Brazzaville faisait partie des régions du monde où ça ne pourrait pas fonctionner mais que si je voulais quand même poursuivre mes recherches, ça pourrait servir ailleurs et qu'ils allaient m'aider à faire tous les calculs.

Ce qui aurait pu être

Le projet, tel qu'il se serait dessiné si l'ensoleillement congolais l'avait permis, comprenait deux éléments :

• Un four à tubes annulaires d'occasion (Il y a un brooker à Lyon qui en vend dans toute l'Afrique pour un prix très raisonnable). Ce four est un four moderne, très, très apprécié des boulangers professionnels pour sa régularité. La chambre de cuisson est entourée d'un serpentin contenant un liquide caloriporteur (de la vapeur d'eau sous haute pression). Sur les fours utilisés en France, ce liquide caloriporteur est chauffé soit par l'électricité, soit par une chaudière à gaz ou à fioul.
• Un grand capteur-concentrateur d'énergie solaire : un champ de capteurs solaires cylindro-paraboliques. Il eusse fallusse approximativement 10m² de capteurs par m² de sole. L'intérêt d'un capteur cylindro-parabolique, c'est qu'on n'a pas besoin de lui faire suivre le soleil heure par heure et donc pas besoin d'une mécanique complexe s'asservissement, pourvu qu'il soit orienté d'Est en Ouest et incliné selon le plan de passage du soleil pour la saison.

Des erreurs ??

Je n'ai pas la science infuse et ne suis pas un spécialiste de ces questions. Si vous constatez des erreurs dans cette page ou si vous avez des précisions à apporter, soyez gentils, contactez-moi !!!

Comments

[aly]

Cher Monsieur,vous avez été trés courageux à chercher à créer un four solaire ne renoncez jamais il y a d'autres pays en Afrique qui en ont besoin tel que le Sénégal d'ou je suis et cela m’intéresserai beaucoup car je distribue des lampes solaires,chargeurs de téléphone et portables,i phone solaire et partout les boulangers me demandent qu'ils veulent des fours modernes solaires.Voila une occasion à prendre pour réaliser ce projet. mr samb africabisness@gmail.com