Création d'une boulangerie de village au Congo Brazzaville

Situation géographique

Situation du Congo Brazzaville sur la carte de l'Afrique : Le Congo est traversé par l'équateur et s'étend entre les latitudes 5° Nord et 4° Sud. - Situation de la région du Pool sur la carte du Congo.
La superficie du Congo est de 342 000 km² (Rappel : Superficie de la France métropolitaine : 545 000 km²)

Situation du village de Mbanza-Koubatika sur la carte du Pool (40km au Sud-Ouest de Brazzaville)

Climat et végétation

Dans le nord du pays, le climat est équatorial, chaud et humide, avec deux saisons sèches et deux saisons de pluies. La température moyenne annuelle est de 25 °C. Dans le Sud-Ouest, le climat est tropical humide avec une saison chaude et humide (7 mois : octobre à avril) et une saison fraîche et sèche (5 mois : mai à septembre). Le ciel y est toujours couvert d'un manteau nuageux. Dans le Centre, le climat est subéquatorial avec une saison sèche très marquée.
65 % du territoire congolais est couvert par de grandes forêts tropicales. Le massif du Chaillu, la forêt du Mayombé, à l'ouest du pays, et la forêt inondée du Nord constituent le deuxième domaine forestier du monde. Le reste du territoire est recouvert de savanes.

Pavillon national, régime politique, devise nationale, monnaie

La devise du Pays est "Unité, travail, progrès" (A peu près aussi réaliste que notre "Liberté, égalité, fraternité" !!!)

Comme dans beaucoup d'autres pays d'Afrique, le régime politique est une dictature militaire déguisée en République

La monnaie nationale est le Franc CFA. Le Franc CFA a été crée en 1939 et est entré en vigueur en 1945 (Alors franc des Colonies françaises d'Afrique et aujourd'hui franc de la Communauté financière africaine). Il est la monnaie de plusieurs pays d'Afrique constituant en partie la Zone franc. Il est ancré à l'euro depuis le 1er janvier 1999 :
656 Francs CFA = 1 euro
1 franc CFA = 1 centime des francs français d'avant le passage à l'euro.

Histoire

Ce chapitre s'inspire largement de textes trouvés sur Wikipedia :

Depuis la nuit des temps :
Les Pygmées sont les premiers habitants du Congo.

Les migrations des Bantous :
De nombreux vestiges archéologiques attestent de plusieurs vagues de migrations de peuples Bantous venus du Nord depuis -2000 jusqu'à l'an 1000. Plusieurs royaumes se constituent (Téké et Kongo)

Fin du XVème siècle, la conquête portugaise :
En 1482, l'explorateur portugais Don Diego Cao atteint l'embouchure du Congo et fonde des comptoirs d'échange commerciaux.

Quatre siècles de traite des noirs :
La traite opère une gigantesque ponction démographique et déstabilise totalement les entités politiques et les sociétés d'Afrique centrale.

Fin du XIX siècle, explorations française et anglaise :
Vers 1880, l'anglais Stanley explore le cours principal du Congo et le français Pierre Savorgnan de Brazza remonte le cours de l'Ogooué, explore la rive droite du fleuve Congo et atteint le Stanley Pool.

70 années de période coloniale :
En 1891 : Création de la colonie du Congo français.
Commence alors une période sombre pour les peuples du Congo. La colonie est livrée aux compagnies concessionnaires, chargées d'exploiter ses ressources (bois, caoutchouc, cacao, ivoire). Ces compagnies se livrent à tous les excès: réquisitions, pillage des ressources, travail forcé, brutalités. Elles suscitent des révoltes qu'elles noient dans le sang.

En 1910, Brazzaville devient la capitale de l'Afrique-Équatoriale française, et les régions explorées par Brazza sont partagées en deux territoires: le Gabon et le Moyen-Congo. Pendant la Première Guerre mondiale, les Français recrutent un grand nombre de soldats dans le Moyen-Congo. Ceux-ci participent aux combats en Afrique et en Europe, où ils se distinguent par leur bravoure et leur vaillance.

La construction du chemin de fer Congo-Océan (entre 1921 et 1934 : 510km) s'avère un enfer : sur les 125 000 hommes recrutés de force, 25 000 meurent d'épuisement, de maladie ou victimes de mauvais traitements.

Divers scandales entraînent de vigoureuses protestations, dont celle de l'écrivain André Gide dans "Voyage au Congo" et les reportages d'Albert Londres, qui obligent les autorités françaises à retirer aux compagnies les concessions qu'elles détiennent, du moins la plus grande partie.

Vers l'indépendance :
Les conditions d'exploitation de la colonie expliquent que le nationalisme se soit très tôt développé au Congo. En 1926, André Matswa (On écrit souvent Matsoua) fonde une amicale chargée de venir en aide aux anciens combattants. Elle se transforme rapidement en un mouvement de protestation et suscite un tel engouement que l'administration coloniale prend peur et fait incarcérer Matswa. Ce dernier meurt en prison en 1942, dans des conditions restées (officiellement) obscures.

Le nationalisme prend réellement corps après la guerre. En 1945, les Congolais élisent le premier député congolais, Félix Tchicaya, à l'Assemblée constituante à Paris.

En 1958, le référendum sur la Communauté française obtient 99% de « oui » au Moyen-Congo. Le Congo devient une République autonome, avec l'Abbé Fulbert Youlou pour Premier ministre.

En 1959, l'Abbé Fulbert Youlou est élu président de la République. Le 15 août 1960, le Congo accède à l'indépendance.

Depuis l'indépendance :
Le Congo a fêté en 2010 le cinquantenaire de l'Indépendance. 50 années de rivalités entre ethnies du Sud et ethnies du Nord, de luttes sanglantes entre partis politiques, de corruption, de coups d'Etats réussis ou bien manqués

Les présidents successifs du Congo :
1959 à 1963 : Abbé Fulbert Youlou
1963 à 1969 : Alphonse Massamba-Débat
1969 à 1977 : Colonel Marien Ngouabi (Assassiné – Régime de type Marxiste-Léniniste)
1977 à 1979 : Colonel Joachim Yhombi-Opango (Démissionne en 1979)
1979 à 1992 : Colonel Denis Sassou-Nguesso (Evolution vers le libéralisme économique).
1992 à 1997 : Pascal Lissouba (Elu démocratiquement)
1993 à 2002 : 10 années de guerres civiles meurtrières
1997 à 2002 : Denis Sassou Nguesso se proclame président du gouvernement provisoire
2002 à 2009 : Premier septennat de Denis Sassou Nguesso
2009 : Réélection de Denis Sassou Nguesso

Démographie

En 1960 le Congo Brazzaville compte 1 million d'habitants
En 2012 il en compte 4,25

Ressources économiques

Pétrole off shore et bois, essentiellement. Autres richesses minières : potasse, cuivre, diamants.

Depuis 1976, le raffinage du pétrole est effectué à Pointe-Noire, la capitale économique du Congo. Il fournit 90% des recettes de l'État, et constitue le même pourcentage des exportations.

Les bois tropicaux (acajou, ébène, okoumé) représentent une part importante des exportations du Congo. On peut distinguer deux grandes zones d'exploitation forestière, l'une dans le Sud du pays et l'autre tout à fait au Nord, notamment autour de la ville de Pokola, centre des activités de la Congolaise industrielle des bois. Mais la situation des exploitations forestières est devenue dramatique à cause de la baisse des cours internationaux des bois tropicaux et des difficultés du transport par chemin de fer. L'avenir réside dans l'exploitation de l'eucalyptus comme bois à papier.

La plus grande partie de la production agricole (manioc, fruits et légumes) est consommée localement ; néanmoins, la Société agricole et de raffinage industriel du sucre (SARIS) commercialise ses produits dans d'autres pays d'Afrique centrale. L'activité industrielle, peu développée, repose sur la production de biens principalement destinés à la consommation locale.

Les revenus pétroliers de l'État congolais se chiffrent à environ six milliards de dollars US, mais la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté de un dollar US par jour. L'enlisement dans la mauvaise gouvernance et le manque de stratégie conséquent pour le développement économique et social ont fait inscrire le Congo, malgré la richesse et la diversité de ses ressources, à l'initiative de Pays Pauvre Très Endetté (PPTE).

Go !!!!

A l'époque des balbutiements de nos projets, des amis écolos m'ont proposé de creuser l'idée d'un four solaire.

La première des choses que j'aurai dû vérifier, c'est l'état d'ensoleillement au Congo. Je ne l'ai pas fait immédiatement tant l'idée d'un four solaire m'a enthousiasmé !!!

Résultat : j'ai bossé quelques semaines pour des prunes. Mais quel bonheur et quelles belles belles rencontres m'ont apporté ces quelques semaines de recherches !!!

Les raisons qui m'ont fait renoncer à ce projet de four solaire

• Les fours solaires, ça marche là où il y a du soleil. Certes, Monsieur de Lapalice aurait pu en dire tout autant mais, pour être plus précis, ça ne marche bien que là où le ciel n'est pas voilé de nuages. On a construit des centrales électriques solaires d'excellent rendement dans le Sud de l'Espagne (Andasol, près d'Almeria en Andalousie), aux Etats-Unis (Nevada Solar One dans le désert du Nevada, Kramer Junction en Californie), en Algérie et en Israël : D'immenses champs de miroirs paraboliques concentrent les rayons du soleil sur des tuyaux où circule un liquide caloriporteur à 400°. Ce liquide alimente des chaudières qui produisent de la vapeur surchauffée et font tourner des turbines et des génératrices. Dans les pays tropicaux, là où le ciel est limpide, (Sahel, Chili, Peru, ...), les femmes font la cuisine et font sécher des fruits dans des fours solaires. Cette méthode leur évite la corvée de bois et a permis de mettre sur pied un artisanat local.
  Mais, au Congo, le ciel est voilé de nuages 90% du temps et il eût été déraisonnable de s'obstiner dans l'utopie.
• Il m'a semblé que, dans un petit village de brousse où la majorité des gens manquent de tout et vivent au-dessous du seuil de pauvreté, importer une technologie complexe eût ressemblé à une insulte. Elle eût de plus nécessité la présence d'un technicien d'entretien... totalement irréaliste !!!
• Loïc, un ami paysan-boulanger des Pyrénées, jeune et plein de bon-sens comme tout vrai paysan-boulanger, à qui je faisais subir les affres de mes interrogations, a eut cette réponse simple et immédiate : "La vraie écologie, ce serait de construire un four avec des matériaux locaux, de le chauffer avec du bois local et de reboiser".

Remerciements

J'adresse tous mes remerciements à ceux qui m'ont si gentiment accueilli, écouté et conseillé. Ce que je savais de la mécanique des fours solaires se résumait aux résultats de quelques recherches sur Internet : Fours individuels paraboliques, fours individuels à caisson, système de séchage de fruits en Afrique, associations diffusant des méthodes d'autoconstruction en Amérique du Sud et en Afrique, centrales électriques solaires citées plus haut, et, bien sûr, notre gloire nationale, Le Grand Four Solaire d'Odeillo près de Font Romeu dans le département des Pyrénées Orientales.

Estimant mes connaissances largement insuffisantes, "je m'suis pas dégonflé", j'ai appelé les techniciens du CNRS au Four d'Odeillo. J'étais dans mes p'tits souliers !!! Ces gens qui ont bossé sur les tests des tuiles de protection des navettes spatiales pour la NASA, comment allaient-ils accueillir mon pôv' p'tit projet d'four à pain ???

Hé bien, chapeau !!! Ils m'ont acccueilli avec une incroyable gentillesse !!! Ils m'ont d'abord fait visiter le Four d'Odeillo de la cave au grenier, m'expliquant comment tout ça fonctionnait et ce qu'on pouvait faire avec et qu'on ne pouvait faire nulle part ailleurs. Ils m'ont déclaré que mon projet de four à pain solaire était vraiment très, très intéressant et que personne à leur connaissance n'avait encore jamais pensé à faire ça avant.

Ensuite ils m'ont montré une carte d'ensoleillement de tous les pays du Monde et m'ont déclaré, quasiment la larme à l'oeil, que le Congo Brazzaville faisait partie des régions du monde où ça ne pourrait pas fonctionner mais que si je voulais quand même poursuivre mes recherches, ça pourrait servir ailleurs et qu'ils allaient m'aider à faire tous les calculs.

Ce qui aurait pu être

Le projet, tel qu'il se serait dessiné si l'ensoleillement congolais l'avait permis, comprenait deux éléments :

• Un four à tubes annulaires d'occasion (Il y a un brooker à Lyon qui en vend dans toute l'Afrique pour un prix très raisonnable). Ce four est un four moderne, très, très apprécié des boulangers professionnels pour sa régularité. La chambre de cuisson est entourée d'un serpentin contenant un liquide caloriporteur (de la vapeur d'eau sous haute pression). Sur les fours utilisés en France, ce liquide caloriporteur est chauffé soit par l'électricité, soit par une chaudière à gaz ou à fioul.
• Un grand capteur-concentrateur d'énergie solaire : un champ de capteurs solaires cylindro-paraboliques. Il eusse fallusse approximativement 10m² de capteurs par m² de sole. L'intérêt d'un capteur cylindro-parabolique, c'est qu'on n'a pas besoin de lui faire suivre le soleil heure par heure et donc pas besoin d'une mécanique complexe s'asservissement, pourvu qu'il soit orienté d'Est en Ouest et incliné selon le plan de passage du soleil pour la saison.

Des erreurs ??

Je n'ai pas la science infuse et ne suis pas un spécialiste de ces questions. Si vous constatez des erreurs dans cette page ou si vous avez des précisions à apporter, soyez gentils, contactez-moi !!!

Voici notre projet de charpente et de toiture

Autrefois, au Congo, les maisons étaient couvertes d'un chaume fait, comme le nôtre, de paille provenant de plantes à tige siliceuse et creuse.

En France on utilisait le genêt, la paille de blé, de sarrasin ou de seigle ou bien du roseau des marais.

Au Congo on utilisait une herbe haute nommée "nianga" qu'on trouve dans toute la savane. La photo ci-contre montre un champ de niangas en fleurs.

Mais aujourd'hui, au Congo, le chaume, ça fait pauvre... alors on couvre en tôles ondulées. On pourrait penser qu'il fait très chaud là-dessous... mais pas du tout. Les Congolais laissent un espace entre le haut des murs et la toiture. Si bien qu'il circule en permanence sous le toit un courant d'air qui empêche la chaleur de s'accumuler à l'intérieur.

Préparation de "la motte"

Le femmes font la noria pour remonter l'eau sur leur tête depuis la rivière pendant que les hommes creusent une fosse où ils malaxent la terre et l'eau.
 

Moulage et séchage des briques
Les briques standard du Congo font 15x14x30
 

 
C'est "Maître Denis" qui s'est chargé de la fabrication des dalles de sole : 40x40x6
 

Récolte de mouhété pour la chauffe du four
Le mouhété est un arbuste de la savane au bois très noueux et très dur
 

Montage du four et cuisson des briques

Démontage du four à briques

Quelques photos

Les activités et ressources du village

- La porcherie
- Les moutons
- L'agriculture
- La production de vin de palme

En quittant Brazzaville vers l'Ouest, on emprunte sur 15km, jusqu'à Nganga-Lingolo, la route nationale N1 qui mène à Kinkala (Ville militaire située à 80km de Brazzaville) puis continue jusqu'à Pointe-Noire (Port maritime, capitale industrielle et pétrolière du Congo, à 500km).

Ensuite, à Nganga-Lingolo, on quite la Nationale N1 et on emprunte, sur 20km, la piste qui mène vers le Sud-Ouest à Moutampa et Mbanza-Ndounga.

Enfin, après Loukami, il ne reste plus que 5km à faire sur la petite piste étroite qui mène à Mbanza-Koubatika. 

En 2010, au départ de Brazzaville, la Nationale N1 n'était pas goudronnée et était agrémentée de splendides ornières.

Aujourd'hui, en 2012, elle est désormais remise en état et goudronnée et son environnement proche se libère peu à peu de son épais manteau de poussière rouge. La grande majorité des véhicules qu'on y croise sont les taxis Toyota vert et blanc (berlines ou minibus). Au Congo, comme en France, on roule normalement à droite et au Congo cette règle est respectée... assez souvent !!! Sur les photos ci-dessous, la Nationale N1 semble quelque peu déserte, mais... on y rencontre parfois de vrais bouchons !!!

Plus loin, entre Nganga-Lingolo et Linzolo, on croise souvent des camions surchargés. Avant les guerres civiles des années 90, l'électricité arrivait jusqu'à Linzolo ainsi que la piste goudronnée. Mais les ravages de la guerre, le manque d'entretien et le ravinement par les pluies ont eu raison de ce "luxe". On voit sur la photo de gauche ci-dessous un poteau éléctrique encore debout... mais les fils ont disparu !!!

On voit sur les photos ci-dessous des restes de revêtement goudronné sur le côté gauche de la piste et comment la piste s'est encaissée avec le passage des camions et l'érosion d'un sol constitué de sable et d'argile.

Enfin, le voyage se termine par les 5km sur la piste qui sillonne et s'époumone étroitement entre les "matitis" (herbes hautes), les palmiers, les manguiers et les champs de manioc.

Voici deux courtes videos qui montrent le départ du village de Mbanza-Koubatika et sa traversée et un bout de la petite piste étroite de Mbanza-Koubatika. Nous étions très fiers de piloter notre Range-Rover récemment acquis d'occasion et dont nous ne maîtrisions pas encore totalement les finesses de la conduite. 

de_koubatika_à_moutampa_1

de_koubatika_à_moutampa_3

Situation de la Région du Pool et du village de Mbanza Koubatika

Il y a un chapitre réservé à une présentation un peu plus complète du Congo Brazzaville (Histoire, économie, climat, cartes de géographie, etc.)

Brazzaville, capitale du Congo Brazzaville se situe sur la rive nord du fleuve Congo, à 500km de la mer, un peu au sud de l'équateur, juste en face de Kinshasa (de l'autre côté du fleuve), capitale du Zaïre. Le Pool est la Région qui entoure Brazzaville. Le village de Mbanza Koubatika se situe à 40km au sud-ouest de Brazzaville (2 heures de piste en véhicule 4x4).

Pourquoi mange-t-on du pain à la française au Congo ?

70 années de colonisation française (de 1890 environ à 1960) suivies de 50 années d'indépendance nationale fortement teintée de culture française ont laissé aux Congolais une vénération immodérée pour le pain blanc. De nombreuses boulangeries locales ont autrefois fonctionné dans les villages mais les 10 années de guerres civiles des années 90 on ravagé la Région du Pool et plus rien ne reste debout.

Après les guerres civiles, le Pool a encore été sillonné par des bandes de pillards issues des milices armées par les partis politiques (Ninjas, Cobras, Zoulous, Requins, …) et ce n'est que depuis 2006 que, la paix étant revenue, les gens songent à rebâtir.

Tout le pain consommé dans la région vient de Brazzaville et toutes les boulangeries de Brazzaville sont aujourd'hui tenues par des Libanais qui fabriquent un pain blanc insipide et caoutchouteux digne de nos plus mauvaises années d'après guerre.

Pour qui fabriquera-t-on le pain à Mbanza Koubatika ?

La production sera destinée à la consommation des habitants du village et des villages avoisinants dans un rayon d'une dizaine de kilomètres.

Quel pain fabriquera-t-on à Mbanza Koubatika ?

Il est vraisemblable qu'au démarrage, si on ne veut pas voir la clientèle nous bouder comme insuportables originaux-révolutionnaires, on fera "le pain d'un jour" des Libanais, avec la mauvaise farine hyper-blanche et la levure de boulanger qu'on trouve au Congo. Et puis, petit à petit, on essayera de trouver de la bonne farine (Il est paraît-il possible d'en trouver) et de faire du vrai bon pain au levain naturel qui a du goût et qui se conserve au moins une semaine et de proposer le choix. 

Développements prévus du projet

Ultérieurement, pour assurer une véritable écologie, nous nous attaquerons à des essais de culture locale de blés anciens et robustes (Il y a quelques années, des essais ont été tentés au Cameroun qui auraient peut-être pu aboutir s'ils avaient été moins européennement coûteux, modernes et ambitieux et plus respectueux des conditions locales. Pour le choix des espèces de blé, des amis paysans-boulangers français, farouches partisans des "semences paysannes", sauront bien nous conseiller !!!) et là... nous espérons pouvoir faire un pain si exceptionnel qu'on se l'arrachera à travers toute l'Afrique !!! LOL !!!

On tentera aussi de convaincre les villages d'étudier des possibilités de reboisement.

Vues en perspective cavalière

Vue en plan et coupe transversale avec vue vers le pignon Ouest, côté four
 
 

Implantation

Les fours en terre

Pour le choix des matériaux, nos modèles ont d'abord été les fours romains en terre. Dans nos campagnes françaises, les quelques fours traditionnels qui restent encore debout sont des fours en briques. Mais, de par le monde, la plupart des fours à pain sont construits en terre crue !!! Et ce sont le plus souvent d'excellents fours !!!

Les fours traditionnels québecquois

Il existe encore au Québec des fours vieux de plus de 200 ans et encore en parfait état de fonctionnement !!! Et je vous invite à aller visiter ce site :
http://patrimoineacadien.com/?p=368

Le four de Nicolas Moussu

Ce four déplaçable a été construit à l'occasion d'une marche pour la décroissance

Pour plus d'informations, vous pouvez consulter le site :
http://www.onpeutlefaire.com/ilslontfait/ilof-four-a-pain-en-terre-crue.php

Le four en quatiers d'orange de Daniel Richard

L'idée géniale de Daniel a été de diviser sa voûte en voussoirs, en quartiers d'orange... prévenant ainsi toute fissuration anarchique. J'ai trouvé sa technique tellement jolie que je la lui ai volée et m'en suis ensuite inspiré pour la construction de tous mes grands fours.
Les détails (en photos) de la construction de ce four sont visibles sur le site :
http://fourquartdor.canalblog.com/

Le four en terre de l'Ecocentre du Périgord

Ce four de terre et de briques pèse 1,4 tonnes et a été construit à quatre, au cours d'un stage de quatre jours.
L'histoire et les détails de la construction de ce four sont visibles sur le site :
http://minifourapain.canalblog.com/

Les fours du forum "Aux fours à pain"

Ce forum Internet est accessible à l'@ :
http://www.auxfoursapain.com/

C'est un lieu de rencontre extraordinaire pour tous ceux qui veulent construire ou restaurer des fours à pain. C'est une mine inépuisable de technique et d'amitié !!!  

Les fours professionnels "Grand Mère"

Jusqu'à l'aube du XXème siècle, les boulangers ont utilisé des fours dits "romains" classiques chauffés au bois à l'aide un feu vigoureux allumé dans la chambre de cuisson elle-même. Pour cuire son pain, le boulanger devait d'abord, lorsque le four était chaud, le vider de ses braises et le laver avant d'y enfourner le pain.

Dès les premières années du XXème siècle, de nombreuses améliorations ont été apportées au four romain classique : voûte surbaissée, système du gueulard et du foyer extérieur, ouras (cheminées obturables démarrant dans le four lui-même), thermomètre, système générateur de vapeur d'eau, etc.

Nous avons choisi comme modèle un four professionnel à foyer latéral construit par la société "Grand Mère" et c'est avec l'aimable autorisation de ses responsables que je la cite ici. J'ai vu un de ses fours fonctionner et la séduction a été totale et immédiate !!!

On distingue bien sur la photo de gauche, la porte de communication entre le foyer et la chambre de cuisson, ainsi que le départ de l'un des deux ouras, dans la voûte, au fond. Sur la photo de droite les flammes qui sortent du foyer et traversent la chambre de cuisson, aspirées par le tirage des ouras, est impressionnante !!!

 

Ce type de four a tous les avantages du four à gueulard (économie de bois, propreté, commodité d'utilisation) et évite l'inconvénient d'avoir à manipuler le lourd gueulard de fonte entre chauffe et cuisson.

Pour notre four, nous avons aussi gardé la forme générale triangulaire : La terre permet toutes les formes de construction et la forme triangulaire permet une bonne vision et un accès aisé à tout le contenu du four. 

Voir le site :
http://www.fourgrandmere.com/catalog/index.php

L'association franco-congolaise AIDRAC

C'est au sein de cette association qu'est né le projet

Ya Omer Defoundoux

Patriarche, gérant du patrimoine territorial sur lequel a été construite la boulangerie (Village de Mbanza Koubatika).
Sur la première photo, on le voit en train de tenter de venir en aide au moteur de son vieux Toyota qui chauffe "grave" sur la piste qui mène de Brazzaville à Mbanza Koubatika.

Les habitants du village de Mbanza Koubatika

Puisque, en fin de compte, c'est à eux que reviendra la boulangerie.

Gérard

Boulanger et constructeur de fours traditionnels

Ovide Nkodia

Une perle rare, Ovide Nkodia !!! Arrivé dans le projet un peu par hasard et qui s'y est immédiatement investi avec toute son énergie  !!! Et, sans son courage, sans son amitié chaleureuse, sans son inépuisable dévouement à tout crin, sans son bon sens et son esprit pratique, sans l'habileté de ses mains, sans son incroyable talent à réparer immédiatement tout ce qui peut tomber en panne, je ne sais pas ce que nous aurions pu faire !!!

Princilia

Princesse de Bacongo et géniale guérisseuse des grands blessés du travail